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Petitrésors...
8 janvier 2017

Quand l'envie d'être mère n'est plus là...

Ma soeur, hier au téléphone m'a dit : "je n'ai plus envie d'être mère". 

Cette phrase m'a choquée et en même temps je l'ai tellement comprise... Moi ausi, en ce moment je n'ai plus envie d'être mère. J'ai envie d'être MOI.

Comprenez, j'aime mon fils plus que tout, il est la prunelle de mes yeux, ma merveille, la lumière de ma vie.

Mais justement il est tout, il prend toute la place, je n'ai plus de place pour rien d'autre que celle de maman. En ce moment j'aimerais juste être moi, une entité à part entière qui n'a besoin de s'occuper que d'elle, de se reconstruire (ou peut-être même juste d'enfin se construire), ne penser qu'à moi, pouvoir pleurer quand j'en ai envie, bouger quand j'en ai envie sans me dire, "y'a école demain, ou comment je vais faire avec loulou ou qui peut me le garder". Juste vivre pour moi.

Cela dit juste vivre pour moi ça ne changerait pas grand chose vu que ma vie est désespérement vide et que même quand j'ai du temps pour moi je n'en fais rien et qu'il me manque. La malédiction du parent j'appelle ça. Quand ils sont là ils nous tapent sur les nerfs et on voudrait du calme et quand ils ne sont pas là il y a ce vide en nous qu'on ne peut pas expliquer, il nous manque une partie de nous.

Mais en ce moment j'aimerais ne plus être mère, ne plus ressentir tout ça, revenir à l'époque où j'étais seule, où je n'avais pas de responsabilité, pas d'enfant à élever, à faire grandir, à aider à s'épanouir et à s'envoler plus tard. De temps en temps j'aimerais un relais, quelqu'un qui m'aide, qui m'épaule pour ne pas porter ça toute seule... Mais il n'y a pas, il n'y a jamais... Personne à qui en parler, personne avec qui partager, personne pour me soulager, je porte le poids de mon fils entièrement seule.

Je comprends ma soeur, tellement. Elle vit les mêmes choses que moi et comme moi ça lui prend toute son énergie, elle n'est plus elle, elle n'est plus rien, comme je le suis moi même.

On me dit "profite de la vie"... Oui mais comment? je ne suis pas une entité seule, je suis deux tout le temps... dans mon corps, dans ma tête, dans ma vie... 

Parfois j'ai envie de lui hurler dessus, qu'il se taise, qu'il disparaisse quelques minutes pour que je puisse me retrouver moi-même toute seule, mais je ne peux pas faire ça. Il n'y est pour rien lui, je l'ai voulu tout au fond de moi, il ne demande qu'à vivre et pousser comme une jolie plante, à découvrir le monde. Je ne peux pas faire comme s'il n'existait pas.

Alors je tiens... Encore un jour, une semaine, un mois, un ans, 10 ans et un jour il prendra son envol... Je n'arrêterai probablement pas de me faire du soucis pour lui et de trembler, mais je redeviendrai moi... seule.. désespérément seule...

Etre maman/papa solo c'est difficile, c'est un travail énorme, un sacerdoce, une lourde tâche et quand il n'y a aucune personne ressource à proximité et sur laquelle on peut compter, encore plus... C'est tellement important d'être 2 ou 3 ou 4 ou plein pour élever un enfant, qu'il voit, qu'il entende, qu'il ressente des choses différentes d'adultes différents, et pour que chacun puisse aussi souffler. Qu'il y ait des grands parents, des oncles, des tantes qui puissent aussi être là, deux parents. Notre société nous veut mobile... Quel monstre de fatigue et dépuisement est-elle en train de générer, en plus d'individualités et d'égos surdimensionnés où seul soi même compte. Comment nous, mamans/papas solos, pouvont nous vivre et pas seulement survivre dans ces conditions? On nous dit qu'il faut être épanoui(e) et qu'on doit penser à nous... Ok comment? à quel moment? avec quels moyens? C'est impossible lorsqu'on est absolument seul(e). 

La vie de maman/papa use terriblement, même si c'est une merveilleuse expérience. Le merveilleux s'efface derrière l'épuisement physique et moral... Il ne devrait pas. Personne ne devrait être seul(e) pour élver un enfant... Personne. Mais il faut faire avec...

Comme pour ma soeur je crois, nos enfants resteront probablement la plus belle expérience de nos vies, mais aussi la plus difficile et la plus douloureuse, car on aura du s'oublier pendant des années....

Ma soeur, si tu lis ça, je sais que tu es courageuse, que tu fais ton maximum, que tu es une super maman, tu n'es juste pas une super héroïne, tu n'es pas wonder woman et tu ne peux pas être tout sauf toi. La solution hélas je ne peux pas te la donner mais si je la trouve, promis tu seras la 1ère au courant. 

Je t'aime... un jour tu te retrouveras... et moi aussi.

599707466

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Commentaires
M
Je me reconnais tellement dans ce texte. Je suis a bout de souffle. Je suis anéantie. Je ne souhaite plus être mère... je voudrais a nouveau pouvoir avoir le choix... et je ne l'aurais pas fait. J'élève seule mon fils depuis ses 6 mois. Il a 3 ans et je nen peux absolument plus... un relais 3 fois par an par la famille c trop peu. Je ne tiens plus. Merci pour ce texte. Il a le mérite de me rappler que je ne suis pas seule avec ce ressenti.
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A
Quel beau texte ! rempli d'émotions. Je suis une maman solo depuis que mes enfants ont 6 et 8 ans, ils ont aujourd'hui 25 et bientôt 27 ans. J'ai eu souvent envie de baisser les bras et tout plaquer, mais comme vous dites, j'ai tenu 1 semaine, 15 jours, des mois et des années, comment je ne sais trop, mais pourquoi je SAIS bien : tout simplement parce qu'ils étaient là, avec des rires et des pleurs, des bons ou des moments difficiles.... ça a été dur, et puis un peu plus facile et puis difficile, des hauts et des bas, mais ILS ont toujours été là. Aujourd'hui, ils sont ma plus grande fierté, ils sont tous les deux sur le point de s'envoler, quelque fois je me dis c'est pas trop tôt, et puis l'échéance arrivant, je trouve cela encore plus difficile et l'angoisse de me retrouver seule devant mes souvenirs me fait peur ! Ce sera encore une étape à franchir ! OUI la vie est ainsi faite qu'il y a des étapes, des tournants à ne pas rater, et encore des étapes.<br /> <br /> Il ne faut pas se décourager, et PROFITER de chaque beau moment. Ma grand-mère qui n'est plus de ce monde depuis nombre d'années disait toujours IL FAUT SAISIR le petit bonheur au jour le jour ! Comme elle avait raison, c'était une femme très courageuse qui aussi a élevé seule tous ses enfants, et encore aujourd'hui je l'admire, dans ces années là tout était encore plus difficile ! <br /> <br /> Féministe dans l'âme, je crois que le lot des femmes est de porter ses enfants, et la vie en générale à bras le corps ! Vos enfants grandis vous serez fières et ils vous le rendront bien grâce à tous vos efforts, ils sauront parfaitement vous le montrer !<br /> <br /> COURAGE à vous deux, et sachez que vous n'êtes pas seules.... des milliers de femmes ont ces doutes mais ce ne sont que des faiblesses passagères, c'est normal, il en faut de l'énergie au quotidien ! <br /> <br /> Portez vous bien et chérissez vos enfants, ILS SONT LA, <br /> <br /> Une maman qui trouve, depuis quelques années avec un peu plus de temps, l'évasion dans des activités d'arts créatifs : le scrap <br /> <br /> et qui scrappe qui ???? ses ENFANTS !!!<br /> <br /> ;) au plaisir d'avoir de vos nouvelles peut-être. Yo
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C
Franchement, bon courage.<br /> <br /> J'ai vite vu que mère n'est pas fait pour moi. J'ai 31 ans et j'adooooore ma liberté, mon indépendance et ma vie sociale. Avoir un enfant serait comme mettre un coup de frein à main sur la dynamique actuelle de ma vie.
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M
Je ne peux que compatir car je suis exactement dans la même situation et je me retrouve beaucoup dans tes mots. Merci d'avoir osé exprimer ce genre de sentiments, qui peuvent encore être tabous parfois.<br /> <br /> En tout cas, je vous envoie pleins d'ondes positives à ta sœur et à toi.<br /> <br /> Emma
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S
Toutes les souffrances méritent d'être dites et entendues... <br /> <br /> Je ne connais pas vos parcours à l'une et l'autre, mais parfois allez parler à un professionnel peut aider ( je dis ça mais vous l'avez peut-être fait, ou vous le faites peut-être déjà... ). Parfois, il y a aussi des associations qui permettent de rejoindre un groupe de parole pour partager ses difficultés ou bien aussi ses petites astuces... Quand on a la tête dans le guidon on ne voit pas comment modifier des petits détails dans se vie qui amènent de grands et beaux changements. Ces groupes amènent la bienveillance nécessaire pour se déculpabiliser.<br /> <br /> Je suis mariée, et j'ai deux enfants. Mais nous n'avons aucune famille autour de nous ( parents défaillants ou malveillants... D'une certaine façon on s'est bien trouvé avec mon mari... ). Nous gérons tout sans soutien : les enfants malades, les travaux dans notre maison à retaper, le travail... Nous n'avons jamais de sortie en amoureux puisque personne ne nous prend jamais nos petits... Nous sommes toujours tous les 4. C'est bien sûr fatiguant, et le rythme est effréné mais nous avons trouvé un équilibre. Et puis avant d'être maman j'ai fait une très longue thérapie qui m'a permise de mieux me connaître... Et aujourd'hui encore je comprends de nouvelles problématiques qui m'ont abîmées pendant mon enfance, je continue à grandir, et j'ai cette chance de voir que je suis un bien meilleur parent que mes parents l'ont été... Mais je ne crois pas que j'y serai arrivée seule...<br /> <br /> Bon courage pour trouver cette paix que je vous souhaite...<br /> <br /> Bises !*<br /> <br /> SandRyne
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